Pas de mobilité sans protection : migration et mobilité intra et interrégionale en Afrique

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“L’homme est de nature un être nomade qui a très tôt rompu avec la sédentarisation.” Mamadou Mignane DIOUF

Berceau de l’humanité, l’Afrique est historiquement est une région d’intenses mobilités qui prennent des formes variées et des directions, échelles spatiales et rythmes divers. Ces dynamiques migratoires sont motivées principalement par des facteurs politiques, économiques, socioculturels et familiaux.

Bien que les flux vers l’Europe soient plus connus et mieux documentés, les Africains migrent principalement à l’intérieur du continent.

Cependant, ces mouvements se produisent dans un contexte de restriction majeure de la liberté de circulation malgré un dispositif juridique les favorisant. Le passage des frontières en Afrique reste compliqué et entrainent de nombreuses formes de violation des droits des populations en circulation, discrimination, de violence et de détention arbitraire, entre autres.

Partant de ce constat, le Réseau Made Afrique, sous l’égide par Caritas Sénégal, a organisé une réunion régionale de deux jours à Dakar, au Sénégal, qui a réunit les acteurs de la société civile régionale, des chercheurs, des politiques, des journalistes. L’objectif principal était de réfléchir ensemble et de faire avancer les discussions sur les opportunités et les défis des cadres pour la mobilité intra et interrégionale, avec un focus sur la CEDEAO, ainsi que du rôle de la société civile pour assurer la protection des droits des migrants dans ce contexte.

Les conclusions et enseignement tirés de cette réunion régionale sont multiples. Il est, en effet, ressorti des débats bien qu’il existe des cadres régionaux, sous-régionaux, nationaux, pour quelques pays, ambitieux, ils ne sont pas toujours mis en œuvre de façon efficace et dans la pratique. La CEDEAO, qui fait figure d’exemple parce que disposant d’un arsenal juridique plutôt progressiste, comparée aux autres sous-régions africaines, peine à faire appliquer de façon effective son Protocole sur la libre circulation des personnes, le droit de résidence et d'établissement, et ses textes additionnels.

L’accent a aussi été mis d’une part sur la faiblesse du nombre de pays qui disposent d’une politique migratoire, d’autre part sur l’influence de la politique sécuritaire de l’Union Européenne.

Les participants ont également pointé du doigt le déficit d’harmonisation des législations nationales et régionales, les pratiques des agents administratifs, et la nécessité d’une intégration africaine, qui n’est possible qu’à travers une liberté de circulation.

Des expériences s’agissant d’éliminer les obstacles à la mobilité humaine ont également été partagées.  D’une part, en ce qui concerne la question de la collaboration entre Etats et Acteurs de la société civile, avec l’exemple de la coopération multi-acteurs dans la région de Kayes ou encore la lutte contre l’apatridie au Maroc, par le Collectif des Migrants Subsahariens.

D’autre part, des expériences sur des activités de plaidoyer organisées par des acteurs de la société civile présents lors de cette réunion ont été présentées et qui seront mises à profit lors du prochain Sommet, des Peuples, en marge du Sommet sur la sécurité maritime à Lomé (Octobre 2016) et pour la mise en œuvre du Plan d'action de La Valette adopté en 2015.

Pour finir, une présentation sur le processus d’organisation du Forum Mondial sur Migration et Développement (FMMD), notamment le programme des différentes sessions, leur structuration, de même que le nombre de tables rondes gouvernementales, a été également faite, par Leila Marzo et Emeka Obiezu.

Les deux premiers jours du FMMD, Civil Society Days, sont consacrés à la société civile, le troisième, Common Space, aura lieu des sessions conjointes entre société civile et gouvernement et en fin le quatrième et cinquième jour sont ceux des gouvernements (08-12 Décembre 2016).

Cette présentation a aussi fait l’éventaire du nombre de participants, leurs statuts et lieu d’origine, de même qu’elle a proposé aux participants de choisir les Etats africains qui seront invités à ces tables rondes.

 

Quelques liens qui renvoient à des articles de Presse sur la réunion :

 

 

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