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Pour les deux pays, deux rapports ont été produits pour identifier le lien entre les pratiques illégales de recrutement, la migration irrégulière et la traite des êtres humains et des migrants. 

Rapport Sénégal

Pour ce rapport, 25 migrants de retour ont été interviewés ainsi que 2 chercheurs, 7 responsables d'ONG travaillant sur les questions de migration et 4 représentants institutionnels. Bon nombre des migrants de retour interrogés ont été approchés et recrutés par des personnes qui ont eu recours à la tromperie et qui ont leur ont fait payé des frais très élevés. Ils se sont retrouvés à travailler dans des conditions déplorables dans les pays du Golfe s'ils ne se trouvaient pas en captivité en Libye. Les témoignages montrent la jeunesse des migrants qui ont en moyenne 25 ans et qui sont trompés par les promesses d'un travail. Le processus de recrutement en Libye ou dans les pays du Golfe est basé sur l'extorsion, la méconnaissance de leur destination et ce, sans aucune préparation au départ. Ce qui les attend, ce sont des abus et des pratiques qui constituent un trafic. Le rapport établit également une cartographie de l'arsenal institutionnel et législatif au Sénégal pour lutter contre ce phénomène et réguler la migration de main-d'œuvre à l'extérieur du pays. Dans la dernière partie, le rapport propose quelques recommandations concrètes : mise en œuvre d'une véritable politique de migration de main-d'œuvre avec protection des migrants et des familles de la part du gouvernement (création d'un guide détaillant les procédures de départ et de retour), création d'un espace de dialogue avec tous les acteurs concernés, réglementation des structures internationales de placement, formation et information avant départ, signature des accords bilatéraux internationaux pour une meilleure protection.

 

Rapport Guinée

Pour ce rapport, 25 travailleurs migrants guinéens revenant du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord et 25 représentants d'institutions étatiques, d'ONG, d'organisations internationales, de syndicats et d'autres organisations travaillant dans le domaine des migrations ont été interviewés. 17 des migrants interrogés ont quitté leur pays sans en informer leur famille par crainte d'être empêchés de partir. La plupart des migrants rencontrés sont jeunes, la moyenne d'âge étant de 25 ans. Essentiellement motivés par un meilleur avenir professionnel et économique pour eux-mêmes et leur famille, ils étaient pour la plupart au chômage ou occupaient un emploi sous-qualifié. La moitié d'entre eux ont été approchés par des recruteurs clandestins et envoyés au Maghreb et au Moyen-Orient où ils ont souvent été maltraités. Semblable à celui du Sénégal, ce rapport établit également une cartographie de l'arsenal institutionnel et législatif au Sénégal en matière de migration irrégulière et de migration de main-d'œuvre.

Ce rapport appelle à la tenue d'une réunion nationale multipartite sur la protection des travailleurs migrants afin de s'attaquer aux problèmes liés à la migration irrégulière et de définir des priorités stratégiques. Il est également recommandé de créer une campagne de sensibilisation et de communication à l'intention des jeunes Guinéens qui sont souvent influencés par leurs pairs à partir car ils ne disposent pas d'informations officielles sur la migration de main-d'œuvre. La mise en place d'un réseau d'information sur les questions migratoires au niveau régional est également importante pour renforcer la lutte contre la traite des migrants.

 

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